Gouvernance

La maîtrise des risques, un point clé dans un contexte de grande volatilité globale

Sur le plan géopolitique, l’année 2024 a été marquée par l’accroissement du nombre de foyers d’instabilité. La politique de la nouvelle administration américaine accélère les tensions existantes et en introduit de nouvelles. S’ils restent à évaluer, les impacts sur les flux de commerce international, plus spécifiquement pour l’Europe, pourraient s’avérer significatifs. Ce nouveau contexte se superpose à la situation spécifique en France, plutôt adverse pour la dynamique économique.

Pour 2025, le contexte international demeure une source d’incertitudes majeures, d’une part à cause de la poursuite des conflits en Ukraine et au Proche-Orient et de leurs risques d’extension régionale, et d’autre part en raison des initiatives qu’est susceptible de prendre ou de favoriser l’administration Trump dans le domaine de la géopolitique, en rupture avec la coopération traditionnelle avec l’OTAN et les pays alliés de l’OCDE.

En France, la dissolution de l’Assemblée nationale, qui a débouché sur un gouvernement sans majorité, fait craindre une insuffisante maîtrise des dépenses publiques. Dans ce contexte, un regain d’incertitude politique pourrait se traduire par un nouvel accroissement des tensions sur la dette souveraine (dégradation des ratings, hausse du spread), ce qui renforcerait le climat d’attentisme, voire de défiance des acteurs économiques.

Face aux effets potentiellement significatifs de ces événements, l’encadrement rigoureux des risques du Groupe (crédit, financiers et opérationnels, notamment ceux liés au contexte géopolitique mondial) et la qualité de ses actifs représentent des atouts forts pour la poursuite de son rôle dans le financement de l’économie et l’accompagnement de ses clients et des transitions.

Voir également le chapitre 3 « Tendances ».

« Dans un environnement toujours incertain, la Direction des Risques contribue à la maîtrise du développement du groupe Crédit Agricole au service du financement de l’économie en coordonnant une politique de gestion des risques prudente et cohérente dans l’ensemble de ses entités. »

  • Répartition des encours de prêts bruts aux clients du groupe Crédit Agricole

    Groupe Crédit Agricole : 1 210 Mds€1

    • Crédit habitat : 45%
    • Entreprises : 33%
    • Crédit à la consommation : 9%
    • Professionnels : 5%
    • Agriculture : 4%
    • Leasing : 3%
    • Gestion privée : 1%
    1 Encours bruts de prêts à la clientèle hors établissements de crédit au 31 décembre 2024
  • Le risque de crédit, au cœur de l’activité et des risques majeurs du groupe Crédit Agricole

    Répartition des emplois pondérés (RWA) du groupe Crédit Agricole au 31 décembre 2024

    • Risque de crédit : 88%
    • Risque opérationnel : 10%
    • Risque de marché : 2%

    Les informations détaillées sur les risques sont disponibles dans le chapitre 5 du Document d’Enregistrement Universel (pour Crédit Agricole S.A.) et dans le chapitre 4 de son actualisation A01 (groupe Crédit Agricole). En particulier :

    • Répartition des emplois pondérés (RWA) par type de risque ;
    • Répartition géographique et par type de contrepartie des expositions aux risques de crédit ;
    • Stock des provisions pour risques de crédit, y compris sur encours sains ;
    • Données chiffrées sur la VaR (Value at Risk) ;
    • Montant des provisions pour litiges ;
    • Risques du secteur de l’assurance.

    Des taux de couverture2 élevés venant renforcer la solidité du Groupe

    74,1% Crédit Agricole S.A. +3,3 pp T4-24/T4-23
    96,5% Caisses régionales Stable T4-24/T4-23
    84,9% Groupe Crédit Agricole +2,3 pp T4-24/T4-23

    2 Provisions pour encours sains et risques avérés / encours en défaut des prêts et créances à la clientèle

    Des taux de créances douteuses maîtrisés, reflétant la qualité de nos actifs et de nos clients

    2,3% Crédit Agricole S.A. -0,3 pp T4-24/T4-23
    1,9% Caisses régionales +0,1 pp T4-24/T4-23
    2,1% Groupe Crédit Agricole Stable T4-24/T4-23

    Un dispositif de contrôle interne complet et évolutif

    • 1re ligne de défense : Métiers opérationnels
    • 2e ligne de défense : Métiers Risques et Conformité
    • 3e ligne de défense : Métiers Audit

    Un processus d’identification des risques / Une comitologie spécifique

  • Chaque année, le dispositif des risques majeurs est actualisé

    Alors que le niveau de risque mesuré s’est normalisé après les bas niveaux observés post-crise sanitaire, le contexte géopolitique mondial (Ukraine, Moyen-Orient, Chine, rôle des États-Unis…) et les nouveaux équilibres qui pourraient en découler engendrent un climat d’incertitudes :

    • Les conflits militaires en Ukraine et au Proche-Orient, les rivalités entre les États-Unis et les pays tiers ainsi que les mesures protectionnistes de l’administration Trump renforcent à court terme les risques pour l’ensemble des acteurs économiques.
    • En cas d’anticipations inflationnistes, la capacité de certaines entreprises et professionnels à faire face à leur haut niveau d’endettement pourrait être remise en question dans un contexte de taux d’intérêts en augmentation et de hausse des coûts, notamment salariaux.
    • À cela s’ajoute la possibilité, pour la France, d’une nouvelle séquence d’incertitude politique et de difficultés budgétaires en cas d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale.

    Les secteurs comme l’immobilier commercial et de bureau, celui du bâtiment et des travaux publics ainsi que ceux concernés par les chaînes d’approvisionnement mondialisées (automobile, transport maritime) s’avèrent particulièrement exposés à ces risques.

    Parmi les risques majeurs : les risques stratégiques…

    Risques liés à des pertes, baisses des recettes ou de résultat en raison de décisions liées à nos choix stratégiques et/ou notre positionnement concurrentiel, ainsi qu’à l’environnement macro-économique, politique, réglementaire et technologique.

    …et les risques climatiques et environnementaux

    Les risques environnementaux comprennent les risques de transition, liés à la mise en place d’une économie plus sobre en carbone et plus durable, les risques physiques, qu’ils soient intenses ou chroniques, et les autres risques, notamment les dégradations environnementales, l’utilisation des ressources naturelles ou la perte de la biodiversité.
    Ces risques résultent de l’exposition du Groupe à des contreparties qui peuvent être affectées négativement par ces facteurs. Ils sont appréhendés comme des facteurs de risques influençant les autres catégories de risques existantes, notamment de crédit, mais également de marché, opérationnels, juridiques et de réputation…

L’inspection générale, 3e ligne de défense du dispositif de contrôle interne

« L’Inspection générale déploie, sur l’ensemble des métiers et des pays où le Crédit Agricole est présent, sa force de vérification de la correcte application des réglementations, sa capacité d’analyse de la sécurité des systèmes et des opérations, et évalue les politiques de maîtrise des risques au sein du Groupe.

L’Inspection adopte, depuis l’intérieur, un regard extérieur et indépendant pour vérifier l’adéquation des actions avec les orientations stratégiques du Groupe et évaluer la sécurité et l’efficacité des dispositifs opérationnels. Elle demande, autant que de besoin, des actions correctives pour réduire les zones de risque identifiées.

En 2024, le groupe Crédit Agricole a engagé des travaux pour intégrer l’usage de l’intelligence artificielle générative dans les processus et services aux clients pour renforcer son modèle de banque universelle. L’Inspection générale poursuit le renforcement des compétences des auditeurs dans l’usage de la data-sciences et l’usage de l’intelligence artificielle analytique et générative dans ses missions d’inspection.

Acteur clé œuvrant à la sécurisation des activités du groupe Crédit Agricole, grâce à la qualité de ses équipes formées en continu, l’Inspection générale renforce constamment ses capacités d’audit des grands enjeux stratégiques du Groupe : prévenir l’impact du réchauffement climatique sur les activités, accompagner la transition vers une économie bas carbone, délivrer des services et prestations respectueuses des intérêts de chaque client, renforcer la protection des données personnelles et conserver la souveraineté de celles-ci. »

Laurence Renoult, Inspectrice générale de Crédit Agricole S.A.